EYEAR
Séquences phono-visuelles.
Issu d'une démarche expérimentale liée à l'improvisation et au détournement d'objets et d'outils (encre de chine, caméras de surveillance ...), EYEAR propose une plongée perceptive qui ferait coïncider les espaces de l'écoute et du regard, à partir d'une source commune.
EYEAR, dans une économie de moyens, s'articule actuellement autour de quatre installations phono-visuelles visant l'exploration improvisée d'un « ailleurs » sensible, à la fois sauvage et onirique, brut et édulcoré, fascinant et proche.
Au fil des séquences, les relations entre geste sonore et geste plastique se précisent, affirmant ainsi un veritable duo.
Ce quon entend est ce quon voit et inversement.
Mais ici la camera se libère demblée de la passive prise de vue dune manipulation sonore à documenter pour donner à voir le réel dans ses franges.
Traqueuse et livrée à un parcours nécessairement accidentée, la camera ne montre pas mais débusque une image quelle ne connaît pas.
Visible accédé, excédé par une camera qui finit par trouer limage même, la perdre dans un éclat de pure lumière, black-out qui devient un nouvel accès, déjà éclairé par lespace sonore.
Le visible méconnaissable, creuse la distance entre lentendu et le vu, les dissocie et redonne du coup une dimension paradoxalement acousmatique au son .
Par ailleurs, lattention du musicien reste concentrée sur leffet sonore et le geste qui le génère. Ce dernier requérant toute son attention.
En se coupant des images produites, le musicien évite aussi toute tentation dagir directement sur limage. La saisie ultime appartient ainsi au public
Il ne sagit pas dune partition « à quatre mains » mais dune double perdition autonome.
Son et lumière nont pas la même vitesse de propagation et peu importe : ausculter leur espace propre, précisera les relations entre geste sonore et geste plastique, jusquà approcher sans fin la gémellité des spectres lumineux et sonores . |
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